Parution de Valeurs humaines de février 2022
« À nous deux 2022 ! »
2022 comporte trois fois le chiffre 2. Faut-il y voir une invitation à vivre encore plus intensément, comme si nous vivions deux années en une ?
C’est au cours du deuxième mois, en 1272, il y a 750 ans, que Nichiren achève Sur l’ouverture des yeux (voir article p. 30). On y trouve ce passage célèbre : « Mes disciples et moi, nous rencontrerons peut-être diverses difficultés, mais si nos cœurs ne connaissent pas le doute, nous atteindrons naturellement la bouddhéité. Ne doutez pas simplement parce que le ciel ne vous accorde pas sa protection. Ne vous découragez pas parce que vous ne goûtez pas une existence facile et paisible en cette vie. C’est ce que j’ai enseigné matin et soir à mes disciples et pourtant ils se mettent à douter et abandonnent leur foi 1. »
Dans la Chine antique, « un » est le symbole du ciel, « deux » est celui de la Terre. Son pictogramme indique deux traits sur le sable. C’est le double de « un », le début d’un développement, d’un grand essor. Associé au caractère « être humain », il signifie « bienveillance » (jpn. jin). Dialoguer, échanger avec un semblable, lui offrir ce qu’on a de meilleur, le soutenir, n’est-ce pas là l’expression de la bienveillance ? On peut aussi interpréter ce caractère, dans lequel le trait du bas est plus long que celui du haut, comme un symbole du lien entre maître et disciple, le maître soutenant son disciple afin que ce dernier le dépasse. Mais la véritable signification du caractère « deux » est celle d’un être humain qui lutte, par ses propos et par ses actes, pour avoir sa place entre ciel et terre.
À partir de 1272, Nichiren inscrit plus fréquemment 1 le Gohonzon car le nombre de disciples auxquels il peut le conférer va croissant. Pratiquer devant le Gohonzon, n’est-ce pas la meilleure place en ce monde pour s’élever de la terre de sa réalité, aussi dure soit-elle, jusqu’au ciel de la bouddhéité ?
Bertrand Rossignol,
Directeur de la rédaction
1. Sur l’ouverture des yeux, Écrits, 287.
2. Pour le parachever les années suivantes.
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