Valeurs humaines - Avril 2025 - N° 174

Là où le bouddhisme
se vit dans le partage

À l’origine des réunions de discussion, en 1930, des éducateurs réunis autour de M. Makiguchi se retrouvaient pour partager l’enseignement et les valeurs du bouddhisme de Nichiren entre eux. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, quand Josei Toda entre prend de reconstruire le mouvement Soka, il donne alors progressivement sa forme actuelle aux réunions de discussion : des rassemblements de gens ordinaires au sein des villes, des campagnes, venant s’imprégner de l’humanisme et de la revitalisation propres à la pratique du bouddhisme de Nichiren.

Le mouvement Soka a toujours tiré son essence de la vitalité et du développement du tissu des réunions de discussion, encore à notre époque où l’ouverture à l’autre, cet « être différent », demande du courage. Ces petits groupes de personnes où chaleur humaine et quête de sens nourrissent leurs dialogues.

Chaque mois, en France métropolitaine et en outre mer, se tiennent plus de mille réunions de discussion. Ce numéro veut mettre en lumière toutes les actions, pensées et prières des pratiquants qui, par leur investissement de cœur et en temps, permettent à toujours plus de personnes de s’éveiller à leur véritables nature et potentiel. En ce sens, la réunion de discussion, quelle que soit sa forme, est le temps et l’espace où l’on entraîne son état de bouddha, à l’image d’un muscle que l’on renforce régulièrement.

Ces réunions existeront toujours en tant que l’expression d’une solidarité humaine pure et profonde. « Le fait que des personnes, confrontées à des défis et à des problèmes par fois très différents, se réunissent et s’assoient ensemble est en soi véritablement noble 1 », écrit Daisaku Ikeda. Ainsi, la paix devient palpable, à petite échelle. C’est là que des personnes qui ne se seraient jamais rencontrées autrement découvrent qu’elles ont en commun cette aspiration à devenir heureuses et la capacité de créer le bien autour d’elles, participant à l’avènement d’une société plus humaine. Ce que Clark Strand résume ainsi avec justesse : « Bien que, selon des critères modernes, il puisse sembler extrêmement simple et évident que la religion doive servir à mieux vivre, il s’agit pourtant là d’une idée totalement révolutionnaire. La réunion de discussion mensuelle est le moment de vérité, le bouddhisme y est mis à l’épreuve, et la justesse de ses enseignements est prouvée par des histoires personnelles de triomphe sur les obstacles et l’obtention du bonheur. Le partage de ces expériences construit la foi, la foi construit la vie et, collectivement, ces vies peuvent changer la société 2. »

Florence Dinh,
Rédactrice en chef


1. Daisaku Ikeda, Une religion de la révolution humaine, Acep, p. 87.
2. Clark Strand, Réveiller le Bouddha, L’Harmattan, p. 66


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